Il y a eu de gros orages et même tempêtes ces derniers jours.
En Corrèze ,nous avons eu beaucoup de vent mais rien de comparable à ce
qui a été vécu dans certaines régions..
La tempête,nous l'avons subie en 1999.En 2000, j'ai écrit une suite à mes albums
destinés aux enfants. Son titre :
Les amis du jardin racontent leurs aventures à Mickaël,
notre petit fils né en mars 99..18 ans déjà !
Pour en revenir à la tempête..voilà ce qu' Esmeralda,la mésange ,
racontait à Mickaël....
- C'est à la fin décembre, tout juste après Noël
Soudain de gros nuages assombrissent le ciel
La nuit descend d'un coup et ce, bien avant l'heure
Un courant insolite dans les airs nous fait peur
Chacun de nous regagne son refuge ou son nid
Consolidant leurs brèches, épaulant les amis
Un silence inquiétant semble remplir l'espace
L'angoisse et la terreur nous accrochent à nos places.
Tout d'abord nous parvient un sombre grondement
Qui s'approche, s'amplifie, et au même moment
Le vent souffle en rafales, il y met tout son cœur
Les arbres ploient la tête devant une telle ardeur.
Le vent bientôt s'essouffle et perd de sa vigueur
Les arbres se redressent, s'ébrouent avec lenteur
Nous pouvons respirer, une alerte est passée
Mais nous le savons bien : ça va recommencer
Après quelques minutes de calme revenu
Un nouveau grondement enfle de plus en plus
Monsieur Vent est allé chercher dans ses entrailles
Sa puissance et sa force qu'il expulse , qu'il travaille.
Il a gonflé ses joues, les yeux exorbités
Au comble de la colère il paraît habité
Par le diable lui même...rien...personne ne l'arrête
Ravi, il se délecte, il n'en fait qu'à sa tête.
Dans le ciel, les nuages se bousculent, semblent fuir
Leur teinte est irréelle, comme la mer en délire
Sur leurs poteaux, les câbles, tendus à leur extrême
Résistent quelque temps dans un effort suprême
Hargneux, le vent soutient encore plus sa pression
Sous ses efforts se brisent les fils de haute tension
Qui sillonnent le ciel de zébrures magnétiques
Tels des feux d'artifice...c'est fantasmagorique !
...Sous la hargne du vent, ces câbles, tels des fouets,
Serpentent dans les airs, en viennent à se frôler
Crépitant en formant des gerbes d'or
Qui inondent le ciel de flashs multicolores
Dans notre petit nid, protégé par la haie
Serrés l'un contre l'autre, nous sommes tétanisés
Nous écoutons le vent qui s'éloigne espérant
Qu'il revienne apaisé, repu et conciliant.
De loin, nous l'entendons qui revient au galop
En rage, il postillonne, crachouille, monte à l'assaut
S'infiltre dans les branches, les force à s'écarter
Pour avoir plus de prise et tout déraciner.
...Terrifiés, nous le voyons plier le grand sapin
Qui résiste, s'arc-boute, mais qui cède à la fin
Devant la violence de chacune de ses rafales
Majestueusement, sans une plainte, il s'affale.
Le vent gronde, tonitrue, il roule comme le tonnerre
Les tôles des hangars il projette dans les airs...
Content de son effet, l'ignoble cataclysme
Démolit, rase, prépare l'apocalypse.
Puis soudain il pivote, change de trajectoire
S'époumone sur la haie, savoure son heure de gloire
Content de se repaître des dégâts qu'il provoque
Comme le toréador, acharné, il estoque .......
Bien entendu, Esmérada la mésange, sera "emportée" dans les airs
Elle va raconter son voyage imprévu et ses rencontres mais ça...
c'est une autre histoire !